vendredi 1 juin 2012

Les moulins de Régusse



Lors d'une visite à Régusse , j'ai pu découvrir deux superbes moulins qui auraient été bâtis au XII ou XIII ème siècle à l'initiative des Templiers qui possédaient déjà la forteresse du village.
En 1793 les moulins produisaient la bagatelle de 52 tonnes de farine complète par an !!
Ils ont été restaurés en 1995 et l'un des deux est encore en état de marche.

Dans mon imaginaire j'associe toujours les moulins que je vois à celui de Maître Cornille .
Un relan d'enfance , de jolis mots , d'une belle histoire lue et relue . . .


" Notre pays, mon bon monsieur, n’a pas toujours été un endroit mort et sans renom, comme il est aujourd’hui. Autre temps, il s’y faisait un grand commerce de meunerie, et, dix lieues à la ronde, les gens des mas nous apportaient leur blé à moudre… Tout autour du village, les collines étaient couvertes de moulins à vent.



De droite et de gauche on ne voyait que des ailes qui viraient au mistral par-dessus les pins, des ribambelles de petits ânes chargés de sacs, montant et dévalant le long des chemins ; et toute la semaine c’était plaisir d’entendre sur la hauteur le bruit des fouets, le craquement de la toile et le Dia hue ! des aides-meuniers…



Le dimanche nous allions aux moulins, par bandes. Là-haut, les meuniers payaient le muscat. Les meunières étaient belles comme des reines, avec leurs fichus de dentelles et leurs croix d’or. Moi, j’apportais mon fifre, et jusqu’à la noire nuit on dansait des farandoles. Ces moulins-là, voyez-vous, faisaient la joie et la richesse de notre pays.



Malheureusement, des Français de Paris eurent l’idée d’établir une minoterie à vapeur, sur la route de Tarascon. Tout beau, tout nouveau ! Les gens prirent l’habitude d’envoyer leurs blés aux minotiers, et les pauvres moulins à vent restèrent sans ouvrage. Pendant quelque temps ils essayèrent de lutter, mais la vapeur fut la plus forte, et l’un après l’autre, pécaïre ! ils furent tous obligés de fermer… On ne vit plus venir les petits ânes… Les belles meunières vendirent leurs croix d’or… Plus de muscat ! plus de farandole !… Le mistral avait beau souffler, les ailes restaient immobiles… Puis, un beau jour, la commune fit jeter toutes ces masures à bas, et l’on sema à leur place de la vigne et des oliviers.





Pourtant, au milieu de la débâcle, un moulin avait tenu bon et continuait de virer courageusement sur sa butte, à la barbe des minotiers. C’était le moulin de maître Cornille, celui-là même où nous sommes en train de faire la veillée en ce moment..."  : "Le secret de Maître Cornille " d' Alphonse Daudet .



Je ne sais pas vous , mais moi quand je lis ça , j'entends même les cigales !!!



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